Exposition de peintures et sculptures "Entre deux mondes" de l'association d'artistes Sirènes

“ Entre deux mondes ”

L’imaginaire rejoint la réalité ou l’inverse

Les artistes aiment naviguer entre les eaux de l’ambiguïté et du sens. Ils aiment semer des cailloux pour perdre le spectateur ou nous conduire sur des fausses pistes. Lorsque l’imaginaire domine la pensée artistique beaucoup de choses sont permises. Elles nous conduisent, simples regardeurs, à s’interroger sur ce qui fait sens, sur les réalités honteuses ou cachées de notre présent, sur ce qui nous scandalise quand le monde est tiraillé entre cultures ou que l’injustice est trop criante, mais également sur les mondes dont nous pourrions rêver, circonvolutions du cerveau en ébullition, et sur celui qu’eux, artistes, allument dans notre regard et nous donnent à voir au-delà des apparences.

Ce sont deux approches qui nous placent littéralement entre deux mondes, le nôtre et celui des autres, la réalité et le rêve.

Les artistes Sirènes exposées jusqu’au 7 octobre, présentent des œuvres qui raisonnent avec ces deux pôles.

Entre les préoccupations humanistes ou alarmantes de Laurence Castermans et Nanou Marcer sur l’état du monde, et les visions ou les paysages oniriques de Patricia Seraidarian et Rachel Valy, nous voyageons avec beaucoup de plaisir sur les rives de ces mondes qui ne se touchent guère mais sur lesquelles que nous espérons tous aborder.

Didier Locicero
Président de l’association Sirènes


Laurence Castermans

laurence.castermans@hotmail.com
06 20 97 04 41

Formée à la Rock Académie de Bruxelles, diplômée de sculpture en 1997, Laurence travaille l’argile d’après modèles vivants ou photographies. Elle sculpte la terre comme on sculpte la pierre, retirant la terre de gestes d’abord amples puis de plus en plus précis pour tenter de faire émerger du bloc corps et âmes.

Destins impossibles

« Les pièces présentées dans cette exposition sont essentiellement travaillées au bâton, terre frappée jusqu’à dire la détresse des êtres forcés de fuir des mondes de sècheresse, de guerre ou de misère à la recherche de la sécurité illusoire que semble promettre l’autre monde. Une femme âgée perd son regard digne dans la mémoire et la solitude des souffrances vécues. Une jeune femme pleure les vies perdues dans les traversées en mer et se noie dans ses larmes. Des jeunes mères, des vieilles femmes, des enfants, des jeunes gens poussés sur les routes par des destins impossibles dessinent des colonnes humaines migrant vers un avenir incertain.»

Nanou Marcer

marcernanou@gmail.com
06 46 32 19 59

Maîtrise d’Arts Plastiques en poche, Nanou a stimulé et accompagné l’imaginaire de ses élèves au sein de l’Education nationale durant 42 ans. Aujourd’hui, libre de toutes contraintes professionnelles, elle plonge avec délice dans la magie des couleurs et elle reste à "hauteur d’enfants" en peignant des portraits géants d’ethnies du bout du monde… afin d’alerter sur les effets néfastes d’une mondialisation galopante avec son inhérente uniformisation qui risque de gommer toute la richesse de la diversité humaine !

S’arracher à l’emprise des selfies…

« A l'heure où nous sommes envahis par les images, imprimées, placardées, numériques, virtuelles, comment appréhendons-nous le rapport à l'autre ? Pourquoi continuer à faire du portrait peint alors que l'empire du numérique s'étend toujours plus et permet une maniabilité et une instantanéité de la prise d'image sans pareil ?

Sans doute le besoin de se jeter dans un vertigineux défi et dans une obsessionnelle recherche pour traduire la fragilité et l’intime…Car, de tout notre corps, le visage est ce qui reste nu. Lorsqu’on se retrouve en face à face avec autrui, c'est cette nudité, faite fragilité que l'on expose au regard de l'autre. C'est cette fragilité qui nous parle…Et, dans ce face à face, ce qui attire l’œil dans un portrait c'est souvent le regard…

Le regard de l'autre, c'est lui-même dans son dépouillement. Le regard va révéler comme une ouverture vers l'intérieur. Le regard appelle l'autre, exigeant presque une réponse. Ces portraits Mine(s) de Rien, ils te regardent ! »

Patricia Seraidarian

seraidarianpatricia@yahoo.fr
06 86 93 97 95

Issue d'un milieu artistique, ayant pratiqué et enseigné la danse classique, Patricia s’est tournée par la suite vers les arts graphiques ; elle a fréquenté les Beaux-Arts pendant 6 ans, et s’est intéressée tout particulièrement au modèle vivant. Passionnée par le corps sous toutes ses formes et interprétations, elle pratique les techniques mixtes, le modelage et la céramique.

La magie et la création du monde

« Dans mes tableaux j’ai choisi de représenter deux univers indissociables : le monde céleste et le monde terrien.

Le monde terrien, végétal en l’occurrence, vivant, palpable, concret.

Le monde céleste, infini, impalpable, inaccessible, lumineux, opaque, noir, mystérieux.

Deux mondes qui ne pourraient exister l’un sans l’autre, reliés par la magie de la création du monde. »

Rachel Valy

Rachelvaly120@gmail.com
06 62 62 10 35

Autodidacte, Rachel depuis plus de 20 ans. Elle a continué d'apprendre au fil de ses rencontres aux côtés de différents peintres. Le voyage se poursuit encore, à l’infini. L’éphémère, la légèreté, l’aérien, la douceur, l’onirisme et la poésie sont ses sources d’inspiration. La peinture est un moyen pour elle de s’évader, de se nourrir par la couleur, les formes et les espaces. C'est un voyage au cœur du processus créatif, en expérimentant la couleur et les matières par la peinture intuitive.

Faire le lien entre les mondes respectifs

« Mon intention en tant qu’artiste est de partager avec le public ce qui me touche, que la toile face lien entre nos mondes respectifs. L’abstraction permet aux couleurs et aux formes de libérer les ressentis. Chaque œuvre suggère et évoque des sensations, des voyages, des paysages ; c’est son interprétation personnelle du visible à l’invisible. Véritable ode au plaisir contemplatif, la nature et les sens ne font plus qu’un. Émotions et mystères nourrissent le dialogue et nous invitent à deviner et à nous questionner… Je m'autorise à peindre librement. Ce qui m'intéresse c'est le processus créatif, l'expérimentation qui me met en joie. À l'écoute de mes sensations au contact de la matière, dans ce cahot apparaissent des formes, des couleurs, une atmosphère. Je m'y plonge, je m'en saisis, ramène au calme ce qui doit l'être et rend vivant cet univers qui résonne en moi. »

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